L’histoire de l’association est étroitement liée à l’histoire de la famille Bouyain.
Cette famille est l’une des plus anciennes familles du village de Kouli, dans la commune rurale de Silly, province de la Sissili, région Centre Ouest au Burkina Faso en Afrique de l’ouest.
Bien avant que cette association soit créée le grand père de sa fondatrice Eléonore, Batiau Bouyain, s’investissait pour aider ses co-villageois. Il leur prodiguait des conseils avisés pour « adoucir » leur vie quotidienne. Il leur prodiguait quelques soins d’urgence et surtout il avait à coeur de rendre plus facile la vie de son village. Avec son épouse Katian il ne manquait jamais d’aider ses voisins.
Plus tard c’est le fils de Batiau, Nazaire, qui a repris le flambeau. Ayant eu la chance de pouvoir faire des études et de devenir infirmier diplomé d’état spécialisé en ophtalmologie et attaché de santé à Ouagadougou, Nazaire, outre les soins infirmiers qu’il prodiguait au village, aidait lui aussi ses co-villageois. L’eau étant dans ce pays sahéliens un énorme problème il s’est procuré des batons de dynamite pour creuser un premier puits en 1981 juste avant l’énorme sècheresse qui a sévi sur le pays entier. Plus tard, en 1995, avec l’aide de ses enfants et ses co-villageois un second est construit.
Pendant ce même temps toute la famille depuis Batiau luttait contre cette horrible mutulation génitale qu’est l’excision. Celle-ci n’est aujourd’hui pratiquement plus pratiquée dans ce village et les villages alentours, elle est déclarée illégale mais hélas des noyaux durs demeurent encore.
Elle lutte aussi contre les mariages précoces, arrangés parfois, voire souvent dès que les petites filles ont 4 ans. Puis, à l’apparition du VIH SIDA elle s’investi dans l’information et la prévention de ce fléau mondial qui ravage tant de vie.
L’investissement de cette famille se faisait sans aucune aide extérieure simplement sur ses propres ressources et bientôt elle se rendit compte qu’elle ne pourrait plus résoudre tous ces problèmes sans se tourner vers l’extérieur.
C’est à ce moment là qu’intervient Eléonore, une jeune femme généreuse et sensible, ne supportant pas la souffrance d’autrui, voyant que chaque fois qu’elle se rendait dans le village familial des femmes mouraient en donnant la vie ou accouchaient comme des bêtes seules sur un simple lit de feuilles, voyant aussi les horribles souffrances que vivaient ces femmes en couches à cause de leur excision, se révolte et décide de créer une association. Le 20 août 2004 l’association Kouli Kana est officielle déclarée à Léo chef lieu de la province de la Sissili.
Aujourd’hui l’association à pignon sur rue à Ouagadougou où toute la famille habite et vient d’être reconnue par le Ministère de la Promotion de la Femme du Burkina Faso pour son rôle stratégique dans l’information et la sensibilisation des populations et inscrit, désormais, ses actions dans la durée. Elle est devenue partenaire de la commune rurale de Silly dans le cadre de la décentralisation intégrale du pays et s’appuie sur la coopération internationale pour l’aboutissement de ses projets d’infrastructures sanitaires et sociales. Mais elle poursuit ses actions « villageoises » sur le terrain.
Depuis le 07 mars 2007, L’association Kouli Kana est déclarée en France. et elle dispose d’une direction générale permanente pour plus d’efficacité et de présence dans ses actions
Quand à Eléonore, elle a abandonné son travail de secrétaire de direction pour s’occuper bénévolement et exclusivement de l’association Kouli Kana et sa famille est toujours à ses côtés pour l’aider.